hola,
avec des articles comme ça, ça ne risque pas d'avancer.
"Ne légalisez pas le cannabis !"
LEMONDE.FR | 23.06.11 | 09h15 • Mis à jour le 23.06.11 | 09h55
1977, c'était il y a trente-trois ans, presque le Moyen-Age ! Les médias m'appelaient alors "Madame Drogue". Le président de la République m'avait en effet chargée de faire le point sur l'état de la toxicomanie en France et de proposer une politique.
A l'époque, la drogue était un phénomène mythique, redouté, traité à part et en secret. Il n'y avait aucun contact dans les quartiers entre les responsables scolaires, policiers, médicaux et sociaux. L'information sur ce sujet était nulle.
J'ai largement ouvert les fenêtres, organisé des réunions des responsables entre eux dans toutes les villes, lancé l'information des jeunes dans les établissements scolaires, celle des parents par de multiples réunions. J'ai surtout exprimé le vœu que la toxicomanie des jeunes soit traitée comme tous leurs comportements déviants… l'alcoolisme, les fugues, la délinquance, le suicide.
Le rapport alors publié reste actuel sauf pour les produits qui ont changé. J'ajoute qu'en 1978, secrétaire d'Etat à la justice, j'ai obtenu avec difficulté qu'une circulaire soit prise demandant aux magistrats que les usagers de cannabis ne soient pas condamnés à une peine de prison.
J'ai donc quelques titres à expliquer pourquoi il ne faut pas légaliser l'usage du cannabis pour les 4 millions de jeunes français qui en consomment régulièrement et souvent plusieurs fois par jour. Et ceci pour trois raisons :
La première est que la transgression de l'interdit est pour un jeune, bien souvent, un passage obligé pour structurer sa personnalité. Consommer le cannabis acheté pour lui par un autre n'a plus rien d'une aventure, d'une prise de risque. On peut prédire que nombreux mineurs continueront de fréquenter, pour cette raison, les lieux du trafic. Ne serait-ce d'ailleurs que pour trouver une drogue plus violente que celle qui aura été fabriquée dans les ateliers de la République. Actuellement le taux de THC, principe actif du cannabis atteint 5 %. Légalisé, il sera sûrement moins élevé, moins dangereux et donc moins tentant.
La deuxième raison est que l'espoir de voir casser le trafic du cannabis me paraît une illusion. Il y a trop d'argent en jeu. Le trafic se poursuivra sur le cannabis et se portera en plus sur la cocaïne, les amphétamines et autres produits de synthèses.
La troisième raison, sans doute la plus justifiée, est qu'il est désormais certain que l'usage régulier du cannabis peut entraîner des lésions cérébrales et des maladies mentales. Certes, le pourcentage de jeunes victimes de ces conséquences est très faible, de l'ordre de 3 % à 5 %, mais il existe. Les scientifiques sont unanimes sur ce point. L'un de mes petits-fils, grand fumeur de cannabis depuis l'âge de 15 ans est devenu schizophrène. Est-ce un risque qu'il est permis de prendre en légalisant la fabrication du cannabis ? Je ne le crois pas.
En revanche, améliorer la politique menée pour convaincre les jeunes des risques qu'ils encourent en devenant dépendants d'une drogue me paraît indispensable et pourrait se résumer ainsi :
Mieux informer les jeunes en leur disant l'exacte vérité – ni plus, ni moins. Le discours doit être crédible, il ne l'est pas toujours. Les clubs de santé créés dans les collèges et lycées ont disparu, ils devraient revivre. On y évoquait la drogue mais aussi les autres dépendances à l'alcool, aux conduites déviantes de quelque nature qu'elles soient. Des intervenants spécialisés venaient y engager un dialogue bien nécessaire, apprécié de ceux qui y participaient.
Généraliser la présence dans les quartiers de la police de proximité. Il est indispensable que gendarmes et policiers connaissent bien la population du domaine dont ils ont la charge. La BAC qui déboule en urgence lorsqu'un problème grave survient, ne remplace pas la présence permanente et la relation qui peut exister entre les habitants d'un quartier et ceux qui ont pour mission de les protéger et qui sillonnent en permanence le quartier.
Communiquer plus et mieux. Les campagnes menées m'ont paru totalement déconnectées de la réalité. Les jeunes usagers pratiquent surtout les réseaux sociaux et ne croient à ce qu'ils voient et entendent que si le discours tenu, les images montrées sont crédibles. Il y a beaucoup de progrès à faire à ce sujet.
Enfin, je voudrais rendre hommage à tous ceux qui, depuis des années, luttent contre le trafic (en témoigne l'augmentation des saisies opérées), à tous les spécialistes qui prennent en charge les jeunes qui cherchent à sortir de leur dépendance… et aussi à celui qui a su, en innovant les thérapies et le discours gagner la confiance des jeunes, ce qui est la clé de la réussite : le docteur Olivenstein.
Je crois pouvoir affirmer que comme beaucoup d'autres et comme moi, il dirait que légaliser l'usage du cannabis serait une bien mauvaise action.
Monique Pelletier, présidente du Conseil national handicap, ancien ministre, membre honoraire du Conseil constitutionnel, avocat au barreau de Paris
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/06/23/ne-legalisez-pas-le-cannabis_1539424_3232.html#xtor=AL-32280397Je suis tomber sur une émission sur les drogues sur lcp l'autre soir, vraiment navrant, un débat sur les drogues en général mais seul des image de plan de cannabis passait en arrière plan alors qu'il parlait de d'opium et d'héroïne. Avec Franz olivier Gisberg et des politicards a côté de leur pompe.
http://www.lcp.fr/emissions/parlez-moi-d-ailleurs/vod/14120-drogues-sans-frontieres/francoise-branget-daniel-vaillant-babette-stern-francois-xavier-dudouetA partir de la 40eme minute ça fait peur tous les mythes sont réunis.
Saludos