Hola,
Eh bien, une bien belle MAJ que tu nous as sorti là. Vous me direz rien de bien étonnant, nous y sommes maintenant habitués. Il faut dire qu'on l'attend généralement avec impatience cette MAJ, parfois avec une pointe de désespoir mêlé à un zeste d'énervement lorsqu'elle se fait trop attendre. Ça n'en est que plus jubilatoire lorsqu'enfin elle se découvre à nos yeux impatient et attentifs.
Mais puisque que le sujet initial est la culture horticole, commençons donc par là. Que dire vraiment, à part de l'admiration pour la qualité du travail présenté alors même que le Dawi cultive dans des conditions bien éloignées des nôtres, enfin des miennes en tout cas. C'est vraiment un plaisir de découvrir à chaque fois l'ingéniosité et la maîtrise qui te caractérisent, le roi du système D et des espaces alternatifs. Il ne me reste plus qu'à m'asseoir avec les autres en attente de découvrir la suite, qui à n'en point douté sera belle et charnue.
Puis vient le moment tant attendu par toutes les groupies de ce JDC. Il semblerait même que certains couples commenceraient à très légèrement vaciller suite à des jalousies, vous me direz, pendant ce temps là d'autres trouvent le temps de faire des bébés. Enfin, bref, intéressons-nous donc au nouveau sujet qui nous est présenté. Nous sommes dans la logique des précédents, nous continuons sur le thème de l'éducation et de la pensée. Notre cher Dawi semble très attiré par ces grands thèmes, ne serait-il pas prof ? De lettres ? De philo ? Enfin qu'importe nous voilà donc face à un sujet sur l'école, sujet .... d'école tant l'avenir des générations futures est une préoccupation pour l'homme, d'autant plus lorsqu'il s'agit de nos enfants, enfin je dis ça, mais moi je n'en ai pas. Nous pourrions donc débattre sur les grands courants théoriques de l'apprentissage, sur le béhaviorisme de Pavlov et des ses stimuli mais est-ce bien intéressant ? Non ? Pourtant vous faites, sans le savoir, du béhaviorisme tous les jours en éduquant vos chers bambins. T'as de bons résultats, sucettes, bons points et autres images (stimuli positifs), t'as de mauvais résultats, une torgnole, privé de Game Boy (stimuli négatif). Ou encore nous pourrions parler d'apprentissage social, de théorie cognitive ou encore mieux, du socio-constructivisme
Des mots à faire peur
Nan, ce sujet sur l'école, l'apprentissage, la détection ça me ramène à mes souvenirs, à toutes ces écoles que j'ai pu fréquenter, à tous ces différents profs que j'ai pu croiser. Il faut dire que je suis un champion en la matière. De la maternelle à la terminale j'ai du fréquenter plus de 20 établissements différents. Du privé au public, de l'internat au cours par correspondance, de la France à l'Afrique en passant par la Suisse et l'Allemagne je les ai tous faits. Parler de tous les établissements que j'ai pu fréquenter serait une longue liste monotone, une longue litanie ennuyeuse (tiens, un pléonasme) mais il y en a bien deux dont on peut parler tellement elles sont aux antipodes l'une de l'autre, les deux dans le privé tient donc !
La première école hallucinante que j'ai fréquenté c'est
L'école des Petites Roches de la Tournelle.
Voilà une école de haute-volée, un truc d'élite. Elle est encore aujourd'hui telle que je l'ai connue alors que j'entrais en CM1 en internat donc, à 9 ans. Uniforme, costard en flanelle, cravatte, cours aménagés à l'anglaise, sports (équitation, tennis, golf, etc ... Rien que ça !) tous les après-midi. Avant le dodo, on nous racontait une histoire, porridge au petit déjeuner. Les profs ? La crème, de la crème ! Tout était fait pour que les enfants s'épanouissent à merveille. Mais à quel prix me direz-vous ! Pfiou, je me demande encore ce que j'ai bien pu foutre là-bas. Bon à ce prix là mes parents ne m'y ont laissé que 1 an
Mais pourquoi m'ont-ils mis là ? Ben, disons qu'enfant j'étais un peu un cas spécial, j'avais déjà un psy
Bon ça fait longtemps que je n'en ai plus, je devrais ? Enfin ma mère en a pris conscience lorsque mon maître d'école du CE2 l'avait convoquée pour lui demander : "Madame, je voudrais savoir si votre fils a déjà été scolarisé ?" En CE2
Faut dire qu'à l'époque je faisais maths pendant le français, puis français pendant l'histoire. Et puis en milieu de cours je partais pour aller dans une autre classe, le maître avait fini par me laisser faire, désespéré.
Les autres étaient ici, moi j'étais là-bas, je sais plus bien où, je crois qu'une partie de moi est restée égarée quelque part.
Enfin bref, direction cette école pour restructuration, mais je suis pas sûr qu'ils y soient arrivés. Irrécupérable
Puis vînt l'école des fous ! Alors que je rentrais en seconde mais parents sont repartis en Afrique, direction l'internat pour mon frère et moi, en pleine adolescence à
l'Abbaye-école de Sorèze.
Voilà une école de fous, ancienne école royale militaire puis reprise par les dominicains c'est au début une école de grand prestige,
de grands noms y sont passés. Uniforme, défilé militaire tous les vendredi, je joue dans la fanfare du clairon (oui, oui). Enfin tout ce merdier c'est en façade, parce que dedans voilà le bordel, nos illustres prédécesseurs devaient bien se bidonner, 12% de réussite au bac
, des élevés tous plus fous les uns que les autres et des profs ......, mon dieu les profs, on comprend mieux la descente aux enfers de cette institution.
Le prof de maths : c'était un tout petit bonhomme d'1m50, toujours triste dans sa blouse grise, il avait pas loin de 70 ans, il est né et mort dans cette école, la légende disait que ça faisait 42 ans qu'il était là. Il faisait des maths à l'ancienne avec toutes les démonstrations qui vont avec. Il remplissait des tableaux entiers puis se retournait pour demander si on avait compris
. Y'avait que des débiles comme élèves, des gosses de riches détraqués ou des enfants d'expatriés, comment voulait-il qu'on comprenne quoique se soit. Il effaçait puis recommençait, mais nous on était toujours aussi largué et incrédule.
La prof de Français : elle n'était guère plus jeune que celui de maths. Les cheveux grisonnant en pétard, des grosses lunettes d'écaille. C'était une grande nostalgique du romantisme, qu'est-ce qu'on a pu lire comme Ronsard et Du Bellay, vache le XVIème siècle en littérature on a en bouffé. Elle faisait des grandes tirades qui duraient tout le cours, à s'endormir, ce qui ne manquait pas d'arriver pour 90% de la classe, moi le premier.
Totalement loufoque comme prof et hors du temps.
Le prof d'anglais : Vous voyez le sketch des inconnus de Thierry la Fronde (putain il es bon celui-là
). Ben tout pareil, les chansons des Beattles, en long en large et en travers, pour le reste pas grand chose, il est vite parti en dépression suite au harcèlement quotidien des élèves, sa remplaçante n'est resté qu'un jour avant de se barrer en criant que c'était une école de fous, ce en quoi elle avait raison.
La prof d'espagnol : alors elle aussi elle était sérieusement fondue. Elle était communiste et nous avions plus l'impression d'assister à des cours sur la politique rouge que d'espagnol. Elle avait une particularité qui mettait particulièrement en avant sa folie : elle écrivait au tableau de la main droite tout en effaçant avec la gauche, véridique, autant vous dire que prendre des notes relevait de l'exploit. Enfin grâce à elle nous étions calé sur le marxisme et toutes ses variantes. Enfin la moitié des gosses étaient des gosses de riches patrons, pourris gâtés, de grands cancres, alors le marxisme pour eux .... Sorèze était l'unique école qui pouvait encore les accepter, tu m'étonnes les résultats au bac.
Le prof de sciences : alors lui il était totalement allumé, il avait failli faire péter l'école deux ou trois fois, à l'ouest complet il était perché avec ses éprouvettes toute la sainte journée. Ils avaient fini par le coller au fond des bâtiments histoire que si ça pète tout parte pas en fumée mais bon du coup on s'amusait bien avec lui, toujours partant pour une expérience loufoque. Y'avait un bassin avec une fontaine, y'avait plus de fontaine, catapultée dans les airs, éparpillée la fontaine
Le curé : ben ouais c'était une abbaye dominicaine, avec chapelle et messe tous les jours, enfin pas obligatoire, donc déserte
C'était aussi le prof d'équitation, parce qu'on montait à cheval aussi. Il a fini par devenir fou, il pensait que l'école était hantée par le diable. Il avait vendu ses chevaux pour acte de pénitence et de foi pour que Dieu agisse en sa faveur et chasse le diable de l'école. Totalement frappé, c'est les élèves qu'il aurait fallu changer après avoir remplacé les profs.
Les élèves : à part quelque uns normaux, les autres comme je vous l'ai dit, tenaient plus du loubard que du bon sujet. Qu'est-ce qu'on pouvait faire comme conneries. En pleine adolescence je peux vous dire qu'on était particulièrement ingénieux à l'heure d'inventer des filouteries, on les a rendu chèvre nos surveillants. On était 300 tout au plus, nos parents payaient une fortune pour nous mettre ici, avec quel résultat hein, on était pas des élèves mais des clients, autant vous dire qu'on faisait exactement ce qui nous chantait sans risque de se voir renvoyer. L'école a fermé ses portes en 1991, tu m'étonnes !!!
Finalement, les meilleurs écoles sont celles publiques, en tout cas quand on leur donne les moyens de faire correctement leur travail, ce qui aujourd'hui est malheureusement loin d'être le cas. C'est vrai qu'il existe certains profs qui sont plus que douteux et qui devraient faire autre chose, mais il en existe bien plus qui font leur métier du mieux qu'ils peuvent malgré les adversités. Je pense qu'il en faut une certaine dose de courage, de ténacité et de vocation pour travailler dans les conditions de certains. J'aurais pas voulu être le prof de la bande de débilos que nous étions, pourtant j'ai une tête tout ce qu'il y a de plus normale........ En plus beau même.
Vache le pavé non
La bise, un abrazo,
Gatite